Mon soutien psy : 12 consultations remboursées par la CPAM pour tous ???
Il existe un dispositif : « Mon soutien psy » de la CPAM proposant 12 consultations remboursées par la CPAM.
Vous avez surement vu les nombreuses publicités pour ce dispositif, mais est il vraiment pour tous comme le laissent entendre les publicités à ce sujet ?
La réponse est simple : Non
Ce qui est embêtant avec ce dispositif c’est que beaucoup de personnes, y compris bon nombre de médecins, ne connaissent pas les critères d’exclusion de ce dispositif. Les voici donc tels qu’indiqués dans la plaquette à destination des psychologues de ce dispositif :
- risques suicidaires ;
- formes sévères de troubles dépressifs ou anxieux ;
- troubles du comportement alimentaire avec signes de gravité (variation de poids de plus d’1kg/semaine depuis quelques semaines, IMC <17, crises de boulimie/hyperphagie ne permettant pas le maintien de l’activité scolaire ou professionnelle ou retentissement somatique important, complications somatiques du surpoids, comorbidité psychiatrique sévère ou risque suicidaire );
- troubles neuro-développementaux sévères (TSA, TDA-H, etc…) ;
- antécédents psychiatriques sévères dans les 3 ans ;
- prise d’un traitement psychotrope (antidépresseur depuis plus de 6 mois, benzodiazepines ou hypnotiques depuis plus d’un mois, etc…), ou antiépileptique dans le cas d’un traitement de bipolarité ou de trouble borderline;
- toute situation de dépendance à des substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis, etc.)… (Les fumeurs avec un test de fagestrom >6 sont exclus)
- Les patients actuellement en ALD ou en invalidité pour motif psychiatrique ou en arrêt de travail de plus de 6 mois pour un motif psychiatrique (ou dans les 2 ans).
L’idée de proposer un remboursement par la CPAM n’est pas forcément une mauvaise chose mais le psychologue n’est pas un paramédical donc il n’a pas à travailler sur prescription (ce qui n’est plus le cas avec la nouvelle forme du dispositif heureusement).
Par ailleurs le psychologue clinicien est tout à fait capable de prendre en charge les personnes qui sont exclues du dispositif et il sait orienter ses patients vers un médecin généraliste ou spécialiste lorsque cela est nécessaire.
Pourquoi ne pas proposer un remboursement de quelques euros (30 ?) avec un reste à charge pour le patient et/ou sa mutuelle, en laissant le psychologue fixer librement ses honoraires (comme en secteur 2), sans critères d’exclusion et sans limitation du nombre de consultations…
C’est pour cela que la majorité des psychologues boycottent à ce jour ce dispositif.
S.NICOLAS